Les documents présentés ci-dessous sont en lien avec l’article du même titre, accessible ici.
Dans son article, Jean-Louis Clément traite de la mise à l’Index d’un des ouvrages de Paul Viollet, L’Infaillibilité du pape et le Syllabus. Il décrypte le texte de Viollet, les raisons de sa condamnation et met l’accent sur les tendances catholiques libérales du personnage.
Dans cette galerie, sont donc présentés les différents textes impliqués, ceux du pape, ceux de Paul Viollet, celui de l’abbé Bouvier son détracteur. Ils sont accompagnés de quelques échos contemporains des différentes publications ou de la mise à l’Index, mais aussi d’échos anciens, traces d’une orientation libérale de la foi de Viollet antérieure à ses engagements plus connus.
L’encyclique Quanta Cura et le Syllabus
Le 8 décembre 1864, sous la papauté de Pie IX, sont publiés ensemble deux textes : l’encyclique Quanta Cura, et le Sylllabus complectens præciuos nostræ ætatis errores… (ou Recueil renfermant les principales erreurs de notre temps…). C’est sur ces textes que porte l’étude de Paul Viollet. En voici une traduction française :

L'encyclique et le recueil (syllabus) qui l'accompagne sont publiés le 8 décembre 1864. Le Syllabus de Pie IX liste 80 propositions condamnées par les papes.
Les textes
Paul Viollet publie L’Infaillibilité du pape et le Syllabus, étude historique et théologique en 1904, les éditeurs sont Jacquin, à Besançon, et P. Lethielleux à Paris. L’abbé Bouvier, un jésuite, fait paraître un article dans la revue de la Compagnie de Jésus, Études, le 20 janvier 1905, critiquant l’ouvrage de Paul Viollet. Ce dernier répond par un nouvel opuscule : Infaillibilité et Syllabus, réponse aux Études (article de M. l’abbé Bouvier, numéro du 20 janvier 1905), Besançon, Jacquin Libraire-éditeur ; Paris, A. et R. Roger et F. Chernoviz, 1905. Les trois textes sont présentés ci-dessous.


Contient l'article de l'abbé Bouvier qui dénonce le texte de Paul Viollet.

Échos dans la presse
À la suite de ces différentes publications, l’ouvrage original de Viollet est mis à l’Index le 6 avril 1906. Le contenu des brochures et leur condamnation trouvent quelques échos dans la presse de l’époque.
![[Annonce de la mise à l'Index], <em>Le Figaro</em>, n° 98, 8 avril 1906.](https://expo-paulviollet.univ-paris1.fr/wp-content/uploads/cache/2015/09/Figaro-numéro-98-du-8-avril-1906-page-1-Mise-index-contour/3736378166.jpg)
![[Annonce de la mise à l'Index], <em>Le Temps</em>, n° 16362, 8 avril 1906.](https://expo-paulviollet.univ-paris1.fr/wp-content/uploads/cache/2015/09/Le-Temps-numéro-16362-du-8-avril-1906-annonce-mise-index-contour2/2947344656.jpg)



Catholicisme libéral : les antécédents de Paul Viollet
Si des convictions catholiques libérales apparaissent dans ses divers engagements publics à partir des années 1890, des archives personnelles montrent que ce penchant préexistait au moins dès la fin des années 1860. C’est en effet de cette période que datent les documents suivants.

Transcription : « Association catholique libérale.
L'association catholique libérale est une association politique.
Elle s'occupe des questions d'intérêt social et politique : elle a pour but spécial la diffusion des idées libérales parmi les catholiques.
L'association se propose de publier une revue ou un journal et de poursuivre, autant que possible, dans l'ordre pratique la réalisation de ses idées.
L'association catholique libérale soumet à des discussions libres et à un contrôle mutuel tout ce qu'elle publie. Elle s'impose dans ses travaux et dans ses démarches le constant respect de la légalité et de l'ordre établi. Elle prend pour règle de conduite une sincérité entière.
suivaient
Tous les art. de l'Association chrétienne sauf l'art. 24.
art. 1.
L'association catholique libérale se compose exclusivement de catholiques. »

Transcription : « faudrait-il supprimer
le 2e de l'art. 12 et l'art. 17 ?
Ajouter : (?)
1. Les bénéfices qui pourraient provenir de la publication des travaux de la Société seront répartis entre les auteurs des travaux, proportionnellement à l'étendue de ces travaux après prélèvement d'un dixième.
Ce dixième servira à constituer un fonds de réserve pour les besoins de la société.
2. La répartition a lieu sur les même bases, mais sans prélèvement du dixième, au profit des personnes étrangères à la société qui ont envoyé des travaux. »