Les documents présentés ci-dessous sont en lien avec l’article du même titre, accessible ici .
Patrick Arabeyre évoque les facettes de professeur à l’École des chartes et d’historien du droit de Paul Viollet. Il pose notamment la question de savoir quel type de professeur il était et comment il peut être caractérisé comme historien, le débat récurrent se portant sur le côté plutôt historien ou plutôt juriste du personnage.
Les documents présentés ci-dessous se partagent logiquement entre ces deux aspects.
Le professeur.
Une première sous-galerie aborde donc le thème du professeur. On y retrouve le procès-verbal de l’élection de Paul Viollet à la chaire d’Histoire du droit civil du Moyen Âge et de droit canonique, en remplacement d’Adolphe Tardif, un extrait du registre de présence de son cours de l’année 1893-1894, l’affiche annonçant les cours de l’École pour l’année 1890-1891, et le brouillon d’une de ses leçons, très rédigé, qui donne un aperçu de ce que pouvait être le contenu d’un de ses cours.
Lettre du vice-recteur au doyen de la Faculté de droit, annonçant que Paul Viollet a été nommé professeur à l'École des chartes.
Archives nationales.
Transcription : « Académie de Paris M. Paul Viollet. Université de France Paris, le 9 juin 1890 Monsieur le Doyen J'ai l'honneur de vous informer que, par un décret en date du 7 juin courant, M. Paul Viollet, membre de l'Institut, bibliothécaire à la Faculté de Droit, a été nommé professeur d'histoire du droit civil et du droit canonique au Moyen-âge, à l'École des Chartes. Recevez, Monsieur le Doyen, l'assurance de ma haute considération, Le Vice-Recteur, Liard Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit. »
Registre de présence au cours de Paul Viollet pour l'année 1893-1894. Classement final des élèves.
Archives nationales.
Registre de présence au cours de Paul Viollet, année 1893-1894.
Archives nationales.
Signatures pour les cours des 3 et 8 novembre 1893.
Registre de présence au cours de Paul Viollet pour l'année 1893-1894. Couverture.
Archives nationales.
Paul Viollet est professeur de droit civil du Moyen Âge et de droit canonique à l’École des chartes de 1890 à 1914. Il enseigne aux étudiants de troisième année.
École nationale des chartes. Affiche annonçant les cours pour l'année 1890-1891.
Archives nationales.
Leçon 24. Sources du droit du Moyen Âge : textes officiels faisant loi par eux-mêmes.
Archives nationales, Fonds des archives de l’École des chartes, cote 93AJ/352.Texte numérisé disponible
ici .
Cours manuscrits d’histoire du droit civil, par Paul Viollet : « leçon 24 », histoire des sources du droit français (pays de droit écrit et pays de coutumes, coutumes locales, etc.). Correspond peu ou prou au Livre premier – cinquième partie – chapitre premier de l’Histoire du droit civil français , 3e édition, 1905.
L’historien.
La deuxième sous-galerie revient sur le travail de l’historien. Le premier document proposé est l’introduction, les Préliminaires , de la thèse de l’École des chartes de Paul Viollet. Le jeune chartiste y expose sa vision de l’histoire du droit. Suit une sélection d’œuvres de Paul Viollet.
Paul Viollet, Étude sur la cour du vicomte, ou juridiction bourgeoise en Orient au temps des croisades , thèse manuscrite de l’École des chartes, rendue le 25 janvier 1862. Page de couverture.
Archives nationales, fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3201.
Paul Viollet, Étude sur la cour du vicomte, ou juridiction bourgeoise en Orient au temps des croisades , thèse manuscrite de l’École des chartes, rendue le 25 janvier 1862. Page de titre.
Archives nationales, fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3201. Archives nationales.
Transcription : « Vu et rendu, le 25 janvier 1862 [signature] Étude sur la Cour du Vicomte ou Juridiction bourgeoise en Orient au temps des Croisades. par Paul Viollet Mens et animus et consilium et sententia civitatis posita est in legibus. (Cicéron) L'âme, l'esprit, le conseil, la pensée de la République résident dans les lois. »
Paul Viollet, Étude sur la cour du vicomte, ou juridiction bourgeoise en Orient au temps des croisades , thèse manuscrite de l’École des chartes, rendue le 25 janvier 1862. « Préliminaires », page 1.
Archives nationales, fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3201.
Transcription : « Préliminaires L'histoire externe d'un peuple nous est transmise par ses chroniques, son histoire interne nous arrive par ses lois. Une société se présente à nos regards curieux dans l'éloignement du passé : nous en retrouverons l'aspect et la physionomie dans le chroniqueur, qui s'est donné, comme le peintre, la mission de reproduire la forme et la couleur des objets. Mais le secret de cette organisation dont nous touchons les effets sans en connaître les causes où le chercherons-nous ? Comment pénétrer au centre même du corps social comme le naturaliste au cœur de l'être animé pour y surprendre la vie et y saisir cet arrangement merveilleux qui se trahit sans cesse au dehors, mais ne se laisse point suffisamment appliquer à distance ? Ici le rôle des chroniques cesse presque [...] »
Paul Viollet, Étude sur la cour du vicomte, ou juridiction bourgeoise en Orient au temps des croisades , thèse manuscrite de l’École des chartes, rendue le 25 janvier 1862. Page 2.
Archives nationales, fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3201.
Transcription : « [...] entièrement : elles doivent céder la place à un autre ordre de documents qui nous permettront une étude plus approfondie du sujet et nous découvrirons les rouages de cette machine dont nous ne voyions que les contours ; je veux parler des lois et des usages. Cette mine est peu explorée si je compare l'usage restreint qu'on fait des documents législatifs à celui qu'on a coutume de faire des chroniques ; mais l'importance de l'histoire du droit n'est du moins contesté par personne. Nous ne pensons pas non plus que l'on nie l'extrême utilité des documents législatifs de nos colonies latines d'Orient pour l'histoire du droit français : les guerriers de la croix portaient avec eux tout un monde de principes et de doctrines ; j'entends ces principes de droit féodal ou civil jetés ça et là si confusément sur le sol de la France, si variables, si multipliés, quelquefois si contradictoires. Qu'arriva-t-il de cet ensemble confus et bigarré ? Il fallut bien le coordonner, le régulariser, le compléter : on adopta les coutumes qui [...] »
Paul Viollet, Étude sur la cour du vicomte, ou juridiction bourgeoise en Orient au temps des croisades , thèse manuscrite de l’École des chartes, rendue le 25 janvier 1862. Page 3.
Archives nationales, fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3201.
Transcription : « [...] semblèrent les plus sages ou qui se trouvèrent les plus répandues, mais on innova fort peu. Le droit français de l'Orient au douzième siècle fournirait donc aujourd'hui un secours puissant pour saisir cette vue d'ensemble si difficile à prendre avec les coutumes variées de l'Occident. Nous avons étudié non pas l'œuvre des législateurs de l'Orient (elle ne nous est pas parvenue), mais celle des jurisconsultes qui commentaient les lois de ce pays et nous avons choisi un sujet plus proportionné à nos forces. Leurs travaux sont relatifs les uns à la haute-cour du royaume compétente en matières féodales, les autres à la cour des Bourgeois ou du vicomte compétente pour les matières purement civiles. Chaque seigneur haut-justicier avait deux cours organisées sur le modèle de celles de Jérusalem, d'Acre et de Nicosie. En effet, lorsque Jérusalem fut tombée au pouvoir des Infidèles, les cours d'Acre devinrent les plus fameuses du royaume. Enfin le sultan Chalil vint assiéger Ptolémaïs, les braves chevaliers du Temple s'ensevelirent sous les ruines de la ville, mais ne purent la sauver. C'en était fait pour longtemps du Christianisme en Orient : et Dieu, comme dit St Bernard, n'avait épargné ni son peuple, ni son nom . (Michaud, histoire des croisades ) L'Ile de Chypre fut l'asile des vaincus : les deux cours de Nicosie devinrent alors les premières de ce royaume de Chypre et de Jérusalem dont le nom seul a traversé les siècles comme pour nous rappeler qu'il y a encore un héritage partout où restent des droits, de grands exemples et de glorieux souvenirs. Nous avons étudié ce qui a trait à la cour des Bourgeois ; nous avons essayé d'exposer leur organisation judiciaire et de résumer les règles de procédure suivies devant cette juridiction. Ce travail doit nécessairement être précédé de quelques observations sur les textes qui nous ont servi. »
Manuscrit (non publié) du volume consacré aux « grands corps judiciaires » de l’Histoire des institutions politiques et administratives de la France , intitulée Le Roi et ses ministres , 1 seul volume publié en 1912.
Archives nationales, Fonds Paul Viollet, cote AB/XIX/3225.
Entre 1890 et 1903, Paul Viollet publie les trois volumes d'une Histoire des institutions politiques et administratives de la France portant sur la période allant de l'Antiquité à la fin du Moyen Âge.
En 1912 est publié Le Roi et ses ministres pendant les trois derniers siècles de la monarchie . Dans l'avant-propos, Viollet explique qu'il s'agit de la suite de son histoire des institutions politiques, pour la période de l'Ancien Régime, et qu'il s'agit du premier volume sur les deux prévus. Viollet meurt en 1914 sans avoir publié le second volume. Le manuscrit présenté ici est le sommaire de ce second volume.
Transcription : « (Pagination actuelle 1a à 3a -1171 à 127 3b à 111e )Table Chapitre 1er Le roi et les Conseils 1– La force de la monarchie : p. 1 2– Les Conseils : p. 13 Bibliographie : p. 47Chapitre II Le Parlement et le Grand Conseil. Préliminaires Sous Charles VIII et ses successeurs : p. 50 Sous Louis XV et Louis XVI : p. 60Chapitre III Le Parlement 1– Organisation ... générales : p. 65 La pairie : p. 18-65 Le régime intérieur : p. 31-80 Le recrutement des officiers du Parlement : p. 33-84 L'inamovibilité : p. 41-93 Sphère politique : p. 42-95 2– L'enregistrement et les ... Les crises : p. 49-103 Le Parlement jusqu'aux réformes de Maupeou : p. 49-103 Les réformes de Maupeou : p. 74-134 Louis XVI : p. 87-147 Bibliographie : p. 171Chapitre IV Le Châtelet de Paris : p. 176 1– Le prévôt et le Châtelet, les présidiaux : p. 176 Les présidiaux : p. 185 Les grands bailliages : p. 188 2– Le personnel du Châtelet : p. 189 Les lieutenants : p. 189 Les auditeurs, les conseillers : p. 191 Les commissaires et les notaires du Chât. : p. 196 Le prévôt de l'Ile de France : p. 202 Les notaires : p. 203 [...] »
Paul Viollet, La Pragmatique Sanction de saint Louis : examen critique d'un ouvrage de M. Charles Gérin , Paris, E. Thorin, 1870.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Texte numérisé disponible
ici .
Paul Viollet, Les établissements de saint Louis : accompagnés des textes primitifs et des textes dérivés avec une introduction et des notes, publiés pour la Société de l'histoire de France , tome 1, Paris, Renouard, 1881.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Texte numérisé disponible
ici .
Paul Viollet, « Comment les femmes ont été exclues en France de la succession à la couronne », extrait des Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres , tome 34, 2e partie, C. Klincksieck, 1893.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Texte numérisé disponible
ici .
Paul Viollet, Précis de l'histoire du droit français, accompagné de notions de droit canonique et d'indications bibliographiques , Paris, L. Larose et Forcel, 1886.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Texte numérisé disponible
ici .
Paul Viollet, Histoire des institutions politiques et administratives de la France , tome 1, Paris, L. Larose et Forcel, 1890.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Texte numérisé disponible
ici .
Paul Viollet, Le Roi et ses ministres pendant les trois derniers siècles de la monarchie , Paris, L. Larose et L. Tenin, 1912.
Bibliothèque Cujas, cote 85.137. Texte numérisé disponible
ici .
Réception des ouvrages de Paul Viollet à son époque.
Enfin, pour compléter la réflexion sur la définition qui peut être faite de Paul Viollet comme historien du droit, l’internaute a accès ci-dessous à des comptes-rendus de l’époque des ouvrages et de l’œuvre de Viollet.
Albert Sorel, « Compte rendu critique du Précis d'histoire du droit », Le Temps , n° 9395, 24 janvier 1887.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
George Blondel, « Compte rendu critique de l'Histoire du droit privé », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 17e année, 1893. Page 1.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
George Blondel, « Compte rendu critique de l'Histoire du droit privé », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 17e année, 1893. Page 2.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
George Blondel, « Compte rendu critique de l'Histoire du droit privé », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 17e année, 1893. Page 3.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Edmond Meynial, « Compte rendu critique de Comment les femmes ont été exclues en France de la succession de la couronne », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 20e année, 1896. Page 1.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Edmond Meynial, « Compte rendu critique de Comment les femmes ont été exclues en France de la succession de la couronne », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 20e année, 1896. Page 2.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Edmond Meynial, « Compte rendu critique de Histoire du droit privé », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 30e année, 1906. Page 1.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Edmond Meynial, « Compte rendu critique de Histoire du droit privé », La Nouvelle Revue historique de droit français et étranger , 30e année, 1906. Page 2.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.